… il y a quelques semaines du côté du Moule … je cherchais un temple hindou et en ai découvert un autre, que dis-je un joyau …
C’était il y a quelques semaines du côté du Moule, nous avons au hasard de nos pérégrinations emprunté un chemin qui traversait les champs de canne, sommes passés dans une ravine et avons au détour d’un virage aperçu une jolie coupole colorée, puis 2 coupoles, puis 3, et au final un temple apparaitre dans un écrin de verdure… il se trouve que je cherchais un temple hindou et en ai découvert un autre, que dis-je un Joyau… le Shingam Kovil.
Ces coupoles évoquent des pétales de fleurs peintes, ou encore des ananas, les couleurs sont vives et les détails ornementaux riches et variés. Ce trésor architectural nous laisse les yeux étincelants. Niché dans cette ravine, dans cet écrin, presque secrètement gardé, ce temple est pourtant un lieu d’accueil où la sérénité n’a pas son pareil. Il suffit d’y poser un pied pour sentir qu’ici c’est différent, que la nature transmet son énergie à celui qui saura être à l’écoute. Le temps semble s’arrêter. Il s’y passe indéniablement quelque chose.
Les Temples Hindous sont privés, ils appartiennent à des familles qui les entretiennent et des cultes y sont régulièrement pratiqués. Ils apparaissent dans les campagnes et sont repérables par la présence de mats arborant des drapeaux rouges et bleus. Ce jour-là nous avons la chance de rencontrer un des propriétaire qui nous accueille avec des mots teintés de sagesse et de bienveillance.
N’oublions pas que l’Hindouïsme est une philosophie, une façon de vivre. Une connexion à la nature et l’univers est primordiale dans cette quête de spiritualité.
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Nous nous laissons porter par les paroles de cet homme et cheminons au fil de la journée avec la promesse de nous revoir à Diwali, la Fête des Lumières.
Et c’est avec joie et émotion que nous nous rendons au temple hindou ce jour du mois d’octobre, prêts à recevoir et partager ce moment de spiritualité, accueillis et accompagnés par la famille C.
Divālī est la forme contractée de Dīpāvalī, selon son nom complet, tiré du sanskrit, et qui signifie rangée de lampes (dīpa avali). Divālī est une fête très populaire en Inde : c’est la Fête des Lumières, celle qui célèbre la victoire des lumières sur les ténèbres, du bien sur le mal, la connaissance sur l’ignorance.
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Les festivités durent cinq jours, dont le troisième, le plus important est consacré à la déesse Lakshmi, la déesse de l’abondance, de la prospérité et de la fortune, et de Ganesh (Dieu de la sagesse et de l’intelligence). La déesse Lakshmi est honorée lors de la Puja, la cérémonie pendant laquelle la divinité est honorée par des offrandes, des chants, des textes dans une série de rituels et de forts symboles.
Ces symboles sont par ailleurs présents tout au long des cérémonies, rites et prières mais aussi dans ou autour du temple. C’est à travers l’élément du Feu, désignant la conscience divine, que les Hindous font des offrandes aux Dieux. Les offrandes symbolisent les 5 éléments: espace (éther), terre, ciel, air, feu. OM (ou Aum) est le plus universel des symboles et sa sonorité est utilisée en méditation. Dans l’Hindouisme, le mot “Om” est utilisée pour symboliser l’univers et la réalité ultime. Les drapeaux ou bannières rouges au-dessus des temples représentent les divinités. Le bateau symbolise l’arrivée des indiens en Guadeloupe.
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Un sentiment de sérénité et de bien-être se glisse au fond de chacun, une douce sensation de calme et de gratitude nous accompagne.
Infiniment Merci C. pour cet accueil chaleureux et spirituel.
un peu d’histoire:
Tout a commencé en 1848: L’hindouisme est arrivé en Guadeloupe avec les coolies venus d’Inde pour remplacer la main d’œuvre gratuite disparue avec l’abolition définitive de l’esclavage.
Les habitations sucrières manquent alors de main d’œuvre, car les planteurs refusent de payer aux nouveaux libres des salaires décents. Le gouvernement français organise une immigration massive de travailleurs dits « engagés », qui doivent venir travailler une durée de 5 ans, puis peuvent choisir de rester ou de repartir. La France possédant quelques comptoirs en Inde, négocie avec l’Angleterre (à qui appartenait l’Inde) le départ de milliers de travailleurs vers les Antilles.
C’est ainsi que le premier bateau, L’Aurélie, quitte l’Inde et entre dans la darse de Pointe-à-Pitre le 24 décembre 1854. La plupart des migrants étaient issus des castes moyennes et inférieures, et espéraient une meilleure vie. Mais ils étaient bien souvent maltraités, les planteurs les faisaient travailler comme des esclaves malgré leur statut d’hommes libres. Beaucoup, à la fin de leur contrat, ont choisi de repartir, ou alors de ne pas se réengager et de s’installer sur un morne pour construire leur case. Pour les pousser à renouveler leurs contrats, les colons leur proposaient un lopin de terre, car ils avaient besoin de main-d’œuvre.
Ils ont apporté avec eux en Guadeloupe leur culture : nourriture et mode de vie traditionnels. Certains avaient sur eux des graines et ont produit des fruits et des légumes jusqu’alors inconnus. C’est à eux que l’on doit le colombo, mais aussi le madras. Ils ont apporté également leur religion avec ses dieux, ses rites, ses fêtes et ont construit des temples pour les célébrer.
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Merci de ce reportage sur cette fête, et de ces belles photos. Pour avoir vécu Holi Mela à Maurice, je comprends ici ce que vous dites de la ferveur et de la beauté de ces rites 🙂
merci pour ce message touchant, c’est un moment particulièrement touchant, et je suis ravie d’avoir pu m’en approcher et le vivre ainsi…
Merci pour la balade, ce temple est très joli. Ma minute culturelle était très intéressante, je ne savais pas tout ça ! 🙂
chouette, je suis ravie d’avoir pu partager ces petites connaissances… 😉
Merci pour ces superbes photos et les commentaires justes; Je prends ce reportage comme un hommage à ma mère qui a beaucoup œuvré pour nous léguer ce patrimoine.
Dominique
Merci beaucoup Dominique pour ces mots qui me touchent beaucoup, je suis vraiment ravie que ce reportage résonne ainsi, et garde précieusement le souvenir de ces instants. Merci