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LES ETHNIES MINORITAIRES DES MONTAGNES DU NORD DU VIETNAM
été 2018
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PHOTOS DU VIETNAM
un regard photographique – une quête visuelle, sensible, esthétique
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Rencontrer ces communautés, c’est découvrir aussi les hauts plateaux vietnamiens. Enfiler ses chaussures de marche et arpenter les chemins qui traversent forêts et rizières pour se laisser subjuguer par des paysages majestueux. C’est s’apprêter à rencontrer l’Autre dans toute sa grandeur et sa diversité. C’est découvrir des habitats d’une grande simplicité. C’est être prêt à vivre des moments qui nous changent, qui rendent plus riche et plus modeste à la fois.
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A vélo au Vietnam
Nous avons fait du vélo, marché longtemps, partagé des moments du quotidien avec des personnes accueillantes, sommes restés émerveillés face à des paysages à couper le souffle, avons traversé des villages aux maisons sur pilotis, et au fil des jours avons rencontré ces villageois qui ont partagé avec beaucoup de générosité leurs richesses et leurs sourires. Celui-ci est universel, la langue n’est plus une barrière, l’essentiel est ailleurs, c’est certainement le plus beau des échanges, celui que l’on garde au fond de soi et qui rend différent.
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Les montagnes du Nord
Entre Vietnam, Chine et Laos
Ces hauts plateaux, aux frontières de la Chine et du Laos, sont peuplés depuis des milliers d’années, l’altitude délimitant bien souvent les zones choisies pour s’établir. Certains cherchaient la proximité de l’eau, d’autres souhaitaient s’isoler davantage et s’enfonçaient dans les montagnes, à plusieurs heures de marche.
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Les ethnies arrivées les plus récemment sont bien souvent installées le plus en hauteur, les plus anciennes près de l’eau. Ces ethnies ont en commun un mode de vie rural, tourné vers l’agriculture. Leurs habitations et l’organisation de la vie quotidienne sont rythmés par les saisons et les cultures.
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Les ethnies H’Mong
Nous avons rencontré essentiellement l’ethnie H’mong, qui se divise en différents sous-groupes, H’mong noirs, blancs, fleurs…, mais aussi les communautés Thaï, Muong, Dzao rouges, Tay, …
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Ces ethnies se distinguent les unes des autres par leurs vêtements, leurs parures finement ornées souvent tissées à la main, leurs croyances, leur langue et leurs coutumes.
Les H’mong noirs se reconnaissent aux vêtements sombres teints à l’indigo. Leurs mains sont souvent noircies par les teintures que les femmes font elles-même.
Les H’mong noirs et le batik
Elles réalisent les batiks qui seront ensuite cousus sur les vêtements. Très jeunes elles apprennent cette technique et s’exercent pendant leur temps libre. Sur un rouleau de chanvre, elles dessinent des formes géométriques, abstraites, végétales avec un stylet en bambou et un mélange de cire et d’encre.
Les H’mong, émigrés de Chine au 19è siècle, sont environ 1 million aujourd’hui. H’mong, à l’origine un peuple nomade, signifie « libre ». Animistes et vénérant les esprits, ils vivent en altitude et cultivent le riz en terrasse, le thé vert, des plantes médicinales, et élèvent du bétail.
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Les ethnies Thaï
L’ethnie Thaï a investi des vallées plus fertiles où ils pratiquent la culture du riz. Leurs vêtements permettent de les distinguer, ainsi les femmes Thaï blanches portent une jupe noire et un chemisier blanc, et les femmes Thaï noires un chemisier à col montant, une jupe serrée et longue tout en velours ou satin. Les femmes Thaï noires mariées portent un chignon haut sur la tête, les cheveux sont détachés quand elles sont célibataires. On peut encore croiser des femmes âgées qui se teintent les dents en noir, en mâchant du bétel. Un canon de beauté qui toutefois se perd…
Sensible à l’architecture, j’ai aimé leurs maisons sur pilotis en bois, aux planchers en bambous, avec la pièce de vie à l’étage. Animistes, chaque maison possède son autel des ancêtres et celui des génies (du sol et de la fortune). En fin de journée, les habitants se retrouvent à l’étage, s’installent à même le sol aux fenêtres et la vie se déroule ainsi.
Au quotidien, hommes et femmes s’adonnent aux taches agricoles, dans les rizières, les potagers, égrènent le maïs dans l’espace ombragé aménagé sous les maisons sur pilotis. Il règne dans ces villages une atmosphère totalement incomparable aux autres.
Cohabitation ethnique dans la vallée
Thaï et Muong cohabitent dans la vallée de Mai Chau. Forêts de bambous, rizières, potagers accueillent ces ethnies si accueillantes. Les femmes Muong sont également renommées pour leurs tissages colorés et travaillent sur leur métier à tisser à l’ombre de leurs maisons.
en chemin entre Lao Chai et Ta Van, entre H’mong et Dzao
Les Dzao rouges doivent leur nom au turban rouge porté par les femmes. Celles-ci ont pour coutume de se raser cheveux et sourcils. Les femmes se distinguent avec des tissages finement ornés, avec des perles et pièces en argent. Les Dzao sont des paysans de tradition nomade et vivent autour de cours d’eau. L’agriculture et la culture de plantes médicinales en font leurs spécificités, chaque village a son herboriste.
- Aujourd’hui l’ouverture sur le monde est plus aisée, je ne m’attendais pas à voir autant de téléphones portables ni d’avoir une connexion aussi facile.
La culture traditionnelle reste pourtant très forte dans ces communautés, mais les facilités de communication, le tourisme croissant, les contacts avec les plaines offrent la possibilité aussi d’avoir des sources de revenu différentes et plus faciles. Certains se détachent doucement des traditions vietnamiennes. Mais pour autant ces Montagnards restent très autonomes et ancrés dans leur culture ainsi que dans la transmission.
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Agriculture vietnamienne
Le marché de Bac Ha qui anime cette petite bourgade paisible le dimanche est un lieu de rencontres sans pareil, les différentes ethnies montagnardes affluent de toute la région, vendent leur production (de l’alcool de maïs, des fruits et légumes, des broderies en passant par les animaux d’élevages, etc…)
Ce marché permet également aux personnes vivant dans des régions isolés de se procurer les biens de première nécessité, de se rencontrer, et pour les jeunes filles c’est aussi l’occasion de porter les plus jolies tenues avec l’espoir de rencontrer un fiancé…
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Au fil des jours, des marches dans le Vietnam, des rencontres, des villages traversés, c’était un festival de couleurs, de sourires et de générosité, touchant et infiniment enrichissant.
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M E R C I
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et NOUS, c’est mon amie F et nos enfants Tim, Mona et Nico …
Cam On
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septembre 2018, magazine ZOOM VIETNAM
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On est a vraiment l’impression et le sentiment que tu as été au contact des différentes ethnies pour comprendre leur culture. Ça me donne vraiment envie d’y aller. Merci pour ce partage.
merci, ce message me touche vraiment beaucoup! Oui nous avons eu la chance de rencontrer ces personnes, de prendre le temps pour partager un moment ensemble.. en voyant certaines photos ma fille m’a dit « quand je vois cette personne maintenant je sais que je l’ai vraiment rencontrée… » quoi de plus beau…
Quel beau voyage si dépaysant et toutes mes félicitations pour ce magnifique reportage. Bravo non seulement pour toutes ces suberbes photos mais également pour les textes les accompagnant. Cela me rappelle de trop bon souvenirs.
Merci beaucoup, je suis ravie que ça te plaise… ce pays est tellement surprenant et regorge de tant de richesses…!
C’est un magnifique hommage à ces peuples merveilleux… J’y suis allée en 2012 avec mon mari, et nous avions adoré la région de bac ha (on avait choisi celle ci pour son côté moins touristique et avions évite sa pa)… Tes photos sont merveilleuses et ravivent mes souvenirs. Et pour la technologie, c’est vrai que je me souviens d’une petite mamie en train de tailler une terrasse à la houe, et elle avait un smartphone!!!